Dernier jour des vacances. On y est. C’est comme Noël, tu l’attends tu l’attends, ça se prépare des mois avant, et pouf, à peine commencé c’est déjà fini. Et pourtant, j’ai pris un mois de congés. Oui, c’est la première fois que je fais ça, et wouaaaah, j’en ai encore les paupières qui frémissent de reconnaissance. Bien évidemment sauf ce matin car je me suis réveillée à 6h08 et impossible de me rendormir.
En général je prends trois semaines, là j’ai dû prendre un mois il y a fort longtemps, vu que l’ass mat de la Fossette se mariait, et avait donc accolé ses jours mariage à ses vacances. Pas pratique pour nous mais bon j’aurais fait pareil on va pas se mentir.
Au final, il n’y a plus d’ass mat depuis début juillet. Elle devait garder notre Fossette en périscolaire à la rentrée, elle était d’accord sur le principe depuis des siècles, je lui en reparlais souvent, histoire de ne pas me retrouver le bec dans l’eau. Et puis en fait elle a changé d’avis au moment de faire l’avenant, donc nous nous sommes séparés d’elle. Bref longue histoire, c’est derrière nous, basta.
Et ma foi, un mois de vacances, c’est vrai que c’est pas dégueu. Bon par contre ça veut dire ceinture sur une autre période donc pas sûre que je le refasse de sitôt. Ça reste toutefois une bonne expérience de vie, de celles que tu enseignes à tes enfants une fois grands, en les serrant fort contre ton coeur : « prends un PUTAIN de mois entier ma fille, prends ».
Nous sommes partis quinze jours en Bretagne. Nous on aime la mer et l’Ouest. On a eu un temps un peu chagrin, et m’en cogne si tu savais. Je fais partie de ces gens qu’une météo capricieuse ne gêne aucunement pendant les vacances. Du moment qu’on change d’air, ça me va. En plus je t’ai déjà parlé de mon amour absolu pour le bruit de la pluie. Les averses d’été ont une saveur particulière, sérieux c’est pas jouissif de marcher en sandalettes sous des trombes d’eau, de se réfugier dans un boui boui et de prendre un chocolat chaud ?
Là, on a laissé la Ventouse chez mes beaux-parents jusqu’à la fin de la semaine. Je lui ai dis 173 fois « je t’aime ». J’ai un léger problème psychologique, dès qu’il y a séparation une partie de moi pense qu’une l’une de nous peut mourir, dans ma tête ça ressemble à un film américain avec des ralentis, une musique qui prend aux tripes et une nana avec un tombé capillaire impeccable (moi). J’ai toujours peur que ce soit la dernière fois qu’on se voit, donc j’en fais un chouille trop, faut bien l’avouer. Et alors c’est saugrenu, mais je me surprends à vouloir lui envoyer un sms ou un message sur Messenger, genre « pense à prendre ton bain ». Ce qui est totalement inapproprié car 1) elle n’a pas de compte facebook 2) elle n’est pas équipée d’un smartphone, et ce n’est pas prévu avant plusieurs années 3) elle ne sait pas encore lire totalement même si elle se démerde pas trop mal du haut de ses six ans tout récemment acquis (si je peux me la péter un peu en passant je saisis l’opportunité tu m’en voudras pas)
On se rassure donc comme on peut. Surtout que ces derniers jours je n’arrête pas de rêver de décès, de chute dans le vide, de trucs brutaux, pouah pouah pouah. Fort heureusement je n’ai jamais rêvé que je n’avais plus de crème de mûre dans le placard, ouf le kir est sauf, et il me reste ma Fossette d’amour.
Quand, après 67 km, tu réalises que tu a oublié de dire à ta fille où tu as rangé sa brosse à cheveux.
Sache qu’il existe quelque chose de plus mignon qu’un bébé lapin dodu faisant sa toilette : ma Fossette à la piscine. Sa bouille arrondie, ses yeux bleus grands ouverts, son petit cul qui remue, les gouttes d’eau accrochés aux cils, le roulement perpétuel entre son aisance et sa totale vulnérabilité (merci les brassards Pat Patrouille)…je pourrais la bouffer. Quand elle s’accroche tout contre moi dans l’eau puis saute de plus belle, sache qu’à ce moment précis je suis moi même tellement guimauvesque que je pourrais presque acheter une serviette Hello Kitty.
Aujourd’hui, c’est grand ménage à la maison. A partir de demain et jusqu’à la rentrée, nous avons embauché une jeune femme pour garder les filles à la maison (uniquement la Fossette jusqu’à la fin de la semaine, puis les deux filles ensuite). Mon compte bancaire va saigner jusqu’au livret A car c’est un budget, mais comme du coup je ne paie pas de centre de loisirs et que j’ai licencié mon ass mat début juillet, sur les deux mois financièrement on s’y retrouve. C’est juste un (très) gros virement quoi. Mais on se dit que pour les filles ce sera du vrai repos, car pas besoin de les réveiller le matin (c’est quand même l’objectif premier des vacances bordel).
Du coup vu que chez moi c’est crade, je vais essayer de temporiser pour faire bonne figure à minima, et il va falloir tenir une maison propre pendant deux semaines et demi. Qui sait, je vais peut-être y prendre goût ? (LOL)
Je dédie ce billet à Edwige, qui travaille dans une école au sein d’une commune commençant par un T. Je sais que tu me lis, Edwige. Et sache que je suis fière de toi. (Et quand j’ai écris ton prénom j’ai repensé à la scène de la dédicace dans La Cité de la Peur, j’avoue)(entre nous pas de non-dits).